Aujourd'hui
picto-temps
Accessibilité
a A
Rechercher sur le site
  • Bayon olympique

Les origines de Bayon

BAYON qui dans les titres anciens est appelé « Abajum », « Beo », « Baon », « Bayonnum », « Baionum » et « Baio », s'est construit sur la « Côte Lebel », une terrasse dominant le confluent de la Moselle et de l'Euron, comme le montre le tableau ci-dessous de Jean-Baptiste CLAUDOT (1733-1805), le peintre-paysagiste le plus important en Lorraine dans la seconde moitié du XVIIIème siècle. Au début de l'époque gallo-romaine, vers 200 avant J.C., un vaste camp fortifié y était implanté. Mais il est vraisemblable que les Gaulois avaient précédé les Romains sur la « Côte Lebel », d'anciennes chroniques relatant la découverte de monnaies gauloises sur le site.

Bayon, vallée de la Moselle, en 1801. J.-B. CLAUDOT (Musée Lorrain)
 

En 1172, la terre de Bayon fut donnée en apanage à Henri le Lombard, cadet de la Maison de Lorraine, fils du duc Ferry Ier de Bitche. Et c'est probablement Henri qui, au début du XIIIème siècle, fit construire un château en bordure de la falaise surplombant la Moselle. Cet édifice, « entouré d'une solide muraille flanquée de fortes tours », n'était cependant qu'un des éléments de défense de la cité, bâtie dans l'enceint du camp et, par conséquent, elle-même « pourvue d'épaisses murailles percées de trois portes ».
 
En octobre 1475, les troupes du duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, qui était venu guerroyer contre le Duc de Lorraine, René II, entrèrent en triomphe dans Bayon, les portes de la cité leur ayant été ouvertes sans combattre par les seigneurs du lieu. Au milieu de l'année suivante, les Lorrains restés fidèles à René II décidèrent à leur tour de porter la guerre chez l'ennemi. Le 12 août 1476, 2 500 hommes marchèrent sur Bayon dont les seigneurs, les sires de Haraucourt, avaient fait allégeance au duc de Bourgogne. La ville, prise d'assaut, fut pillée et incendiée.
 
En 1529, la seigneurie de Bayon fut attribuée par le duc Antoine de Lorraine à Jean, comte de Salm. Le 15 décembre 1551, les habitants de Bayon se virent accorder une charte de franchise par leurs seigneurs. Quelques années plus tard, la terre de Bayon et celle de Borville furent vendues par la famille de Haraucourt à Diane de Dommartin. En 1575, ces terres revinrent à Charles-Philippe de Croy à la suite de son mariage avec Diane de Dommartin.

Autorisé par lettres patentes du duc de Lorraine Henri II en date du 28 mars 1623, l'établissement d'un couvent des R. R. Tiercelins à Bayon fut définitivement confirmé par le duc Charles IV le 19 janvier 1629. Dix religieux s'installèrent alors dans les dépendances du château féodal qui leur avaient été concédées par le duc de Croy, châtelain du lieu, dont le père avait été à l'origine de leur venue. En 1680, les Tiercelins quittèrent les bâtiments du château pour occuper, jusqu'à la Révolution où il fut vendu comme bien national, le couvent qu'ils avaient fait construire à l'extérieur des murailles de la cité, à l'emplacement de l'hôpital-hospice -l'actuelle maison de retraite- que les Soeurs de Saint Charles firent édifier au début du XXème siècle grâce à une donation du général de Bouvier qui venait passer l'été dans sa propriété de Bayon.
 
Le 24 décembre 1635, lors de la guerre de Trente Ans, le duc de Longueville, s'empara pour le compte du roi de France de Bayon qui dépendait du duché de Lorraine. La cité fut une nouvelle fois pillée et incendiée et la forteresse finit comme la plupart des châteaux forts lorrains, démantelée en 1636 sur ordre de Louis XIII et Richelieu.
 
Erigé en marquisat en 1720 en faveur de Marie Isabelle de Ludres, Bayon devint en 1757 la propriété d'Antoine  Chaumont de la Galaizière, intendant de Lorraine, chancelier de Stanislas Leszczynski, duc de Lorraine et de Bar.
 
La Révolution fit table rase de toutes les structures anciennes pour créer les communes. Elle organisa également le pays en départements, chacun divisé en districts (les arrondissements), eux-mêmes divisés en cantons. Intégrée au département de la Meurthe, puis de la Meurthe-et-Moselle après la guerre franco-prussienne de 1870-1871, la commune de Bayon fut, jusqu'à la réforme territoriale de 2015, le chef-lieu d'un canton de l'arrondissement de Lunéville, dit « canton de Bayon ». Elle dépend maintenant du canton de Lunéville 2.
 
Avec la révolution industrielle du milieu du XIXème siècle et l'arrivée du chemin de fer en 1857, Bayon connut un fort développement économique avec l'installation sur son territoire de tuileries, d'une tonnellerie mécanique, d'une manufacture de chicorée, d'un moulin à grains, d'une boulonnerie, d'une brasserie, d'une usine électrique en 1912 et, en 1919, d'une coopérative agricole. C'est le seul établissement d'importance, désormais installé à Roville-devant-Bayon, qui subsiste de cette période, tous les autres ayant disparu au cours de la première moitié du XXème siècle.


Les employés de la coopérative agricole posent devant l'entrée du magasin vers 1930
 

Si Bayon fut relativement épargné par les combats de la Grande Guerre, n'étant touché que par quelques bombes ennemies en 1914 et en 1918, il n'en fut pas de même au cours de la Seconde Guerre mondiale : le 20 juin 1940, les Allemands canonnèrent puis attaquèrent Bayon, faisant plusieurs victimes parmi la population et les soldats défendant le village, détruisant ou endommageant sérieusement une quarantaine de maisons, l'église saint Martin et l'école des filles.

L'église, réparée au début des années 1950, a dû être fermée entre 2012 et 2015 afin d'y effectuer d'importants travaux de remise en état. Un nouveau groupe scolaire, l'école Françoise Dolto, fut inauguré en 1952, suivi, quelques années plus tard, par la construction du collège de l'Euron. La place du Château, fut aménagée à l'emplacement des maisons détruites par le bombardement de 1940, donnant à ce quartier son visage actuel. Plus près de nous, l'ancienne salle des fêtes construite elle aussi dans les années 1950 a été réhabilitée en 2011 pour devenir le Centre Culturel Henri Gaudel. Un multi-accueil, « Mirabel'Ange », et un accueil périscolaire et de loisirs, « Le Périscope », ont été mis en service en 2008 et 2013. Bourg centre de la communauté de communes du Bayonnais, Bayon a été doté d'une déchetterie en 2008, d'une salle d'arts martiaux en 2009 et d'une maison médicale en 2014.

La place du Château (aquarelle de Jean-Robert BADIA)
 

Pour terminer cette rapide évocation des origines de Bayon, citons Léopold QUINTARD, ancien président de la société d'archéologie lorraine qui, en 1900, écrivait dans son ouvrage « Bayon et ses seigneurs » : « Entouré d'une part de coteaux plantés de vignes produisant un vin estimé (le vignoble fut pratiquement détruit par le phylloxera peu après et remplacé par des vergers de mirabelliers), et de l'autre par la Moselle, au cours capricieux, Bayon est certainement une des bourgades les plus pittoresque du département de Meurthe-et-Moselle ». En témoignent les superbes maisons de maître de la fin du XIXème siècle et du début du XXème que l'on peut découvrir en flânant dans les rues du bourg.
 
Bienvenue à Bayon !
 

Source : « Visages de Bayon de l'Antiquité à nos jours ». Centre d'Etudes et d'Actions Sociales du Pays de Bayon

Informations pratiquesBlason Bayon
Adresse
Mairie de Bayon18 avenue de la Gare54290 Bayon
Téléphone
03 83 72 51 52
Horaires d'ouverture
Lundi de 8h30 à 12h00

Mardi - Mercredi - Jeudi - Vendredi
de 8h30 à 12h00 / 14h00 à 16h30

Samedi de 10h00 à 12h00
 
Retour haut